Nanterre/Les Ulis - 19 mai 2021 

 

Le mouvement Fairtrade / Max Havelaar lance un projet d’un million d’euros, financé par l’Agence française de développement (AFD), dont une contribution à hauteur de 300 000€ de Carrefour pour soutenir les pratiques écologiques et la promotion de l’égalité femmes/hommes dans la filière de la banane bio-équitable, en appuyant 11 coopératives au Pérou et en République Dominicaine.

 

La banane bio-équitable : 12% du marché français

 

Avec une croissance de +9% des ventes en 2019 au niveau mondial, et de +4% en France en 2020, la banane équitable et bio s’impose comme un produit de plus en plus incontournable. Le commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar vise à garantir de meilleures conditions de travail et de vie, notamment grâce à un prix minimum sécurisé, une prime de développement, des cahiers des charges strictes sur les pratiques agricoles durables, etc. La banane représente la part de marché la plus importante qu’ait gagné un produit issu de la filière équitable en France avec 12% (84.000 t vendues en 2020) contre 4% pour le café par exemple.

 

Une filière à risques : aléas climatiques, appauvrissement des sols, produits chimiques

 

Les principaux enjeux de la production de banane en Amérique Latine sont la lutte contre les nuisibles, la disponibilité en eau, la fertilisation et la protection contre les événements climatiques extrêmes. La monoculture et l’utilisation intensive, par le passé, d’engrais et pesticides chimiques entrainent une diminution de la fertilité des sols, de la biodiversité et augmentent la vulnérabilité à certains nuisibles. Dans ce contexte, la filière banane a besoin d’actions d’adaptation au changement climatique, d’une amélioration de la gestion des ressources naturelles et de diversification agricole. Ces actions peuvent porter sur des systèmes d’amélioration de la fertilité des sols, l’utilisation d’intrants bio ou encore sur la diversification des pratiques culturales qui permettront à terme d’accroître la productivité de façon durable mais aussi de développer de nouvelles sources de revenus ou la production vivrière.

 

La banane est aussi un produit d’appel dans les étalages, et son prix ne permet souvent pas dans les filières classiques d’assurer aux producteurs un positionnement et une amélioration de leurs revenus. Un enjeu clé réside donc dans la formation et l’appui aux dirigeants des coopératives pour qu’ils parviennent à mieux valoriser leur production sur le marché.

 

 « Si les producteurs de bananes équitables-bio en Amérique Latine connaissent un vrai succès auprès des consommateurs, pour autant ils doivent être soutenus pour augmenter leur résilience face au changement climatique, améliorer leur productivité de manière agroécologique et ainsi sécuriser leurs revenus. » - Blaise DESBORDES, directeur général de Max Havelaar France

 

Un projet d’un million d’euros pour développer la résilience des petits producteurs au changement climatique, promouvoir l’autonomisation des femmes et la relève générationnelle

 

Ce projet inédit financé par l’Agence Française de Développement (AFD) et abondé à hauteur de 300.000 € par l’enseigne Carrefour sera déployé par le mouvement Fairtrade / Max Havelaar et son réseau régional de producteurs du commerce équitable Fairtrade (CLAC) en Amérique Latine. Il appuiera pendant 3 ans 11 coopératives de producteurs de banane équitable en République dominicaine et au Pérou (10 000 personnes bénéficiaires). Ses priorités sont l’amélioration durable des revenus, l’autonomisation des femmes et des jeunes et de meilleurs moyens de résilience face au changement climatique. Parmi les actions concrètes, sont prévues par exemple la construction de micro-usines de bio intrants et la mise en œuvre de champs-écoles de diversification. Parallèlement, les femmes et les jeunes seront formés, via des modules d’enseignement innovants issus de l’Ecole de Leadership des Femmes du mouvement Fairtrade, afin de promouvoir leur autonomie et leurs prises de responsabilités dans les coopératives et communautés (connaissances des droits humains, genre et masculinité, estime de soi, leadership, négociation et participation politique...). Enfin, des échanges d’expérience entre les producteurs  et coopératives des deux pays seront organisés pour faciliter la dissémination des bonnes pratiques et des compétences acquises.

 

« L’Agence Française de Développement soutient directement des projets qui intègrent les trois dimensions nécessaires du développement durable à travers la construction de filières économiques viables, la promotion de l’égalité de genre et l’adaptation aux effets des changements climatiques. Pour un meilleur impact, l’engagement des acteurs économiques français dans le développement durable de leurs filières d’approvisionnement est fondamental ». Remy RIOUX, directeur général de l’AFD

 

« Engagé pour une banane bio et équitable avec le label Fairtrade/Max Havelaar, Carrefour a aussi à cœur d’accompagner les producteurs sur le terrain. Nous sommes fiers de cette offre qui a permis le développement d’une filière banane. Aujourd’hui 1 banane sur 3 achetées chez nous est équitable. Nous voulons franchir une nouvelle étape en abondant un projet qui agit davantage en amont de la production pour offrir un avenir durable aux producteurs qui affrontent des défis de taille en particulier les effets du changement climatique ». François VINCENT, Directeur Marchandise Alimentaire Carrefour France.

 

Le marché de la banane Fairtrade/Max Havelaar en plein développement en France

 

En France (2020) :

●       84 000 tonnes de bananes Fairtrade/Max Havelaar vendues, soit une part de marché de 12% du marché global de la banane en France.

●       +4% de progression des ventes en volume en 2020

●       94% des bananes équitables Fairtrade/Max Havelaar sont également Bio

Dans le monde (2019) :

●       747 425 tonnes vendues en 2019 autour du monde

●       +9% de progression des ventes en volume en 2019

●       34 973 producteurs   et travailleurs   bénéficiaires du commerce équitable Fairtrade/Max Havelaar